Pôles de ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales

Points d'action

Orienter les politiques publiques

Depuis 2003, la Belgique s’est dotée d’une définition nationale des violences conjugales et s’est engagée dans une politique de prise en charge du phénomène: des plans d’action nationaux, communautaires et régionaux ont été mis en œuvre.

En tant qu’actrices de première ligne et de la première heure, nos associations sont régulièrement invitées inspirer les politiques préventives, sanctionnelles et curatives.

En 2009  la Région wallonne a fait de la lutte contre les violences conjugales un axe majeur de la promotion de l’Egalité entre les hommes et les femmes.

En subventionnant les Pôles, la Région a reconnu l’esprit coopératif et la capacité de rapprochement des associations impliquées dans le traitement distinct mais concerté d’une problématique commune. Elle encourage une approche intersectorielle des violences conjugales et intrafamiliales. Elle positionne les Pôles comme des ressources spécialisées. Elle soutient la modélisation et la diffusion de nouvelles pratiques de coopération.

Proposer un éclairage, orienter des politiques publiques, sont des préoccupations de fond des Pôles de ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales.

Développer des services aux victimes / aux auteurs de violences conjugales dans le cadre des Pôles

Le point d’ancrage de la dynamique intersectorielle se trouve dans l’expertise de chaque association. Elle est alimentée par le questionnement sur les pratiques d’une association à partir des pratiques de l’autre. Ces pratiques ont été renforcées au sein des Pôles.

La coopération intersectorielle permet d’embrasser un éventail plus large des facettes des violences conjugales et intrafamiliales, d’optimaliser les pratiques de chacun et d’augmenter ainsi les potentiels d’action pour améliorer la sécurité de tous.

Coopérer

Si la violence conjugale interpelle à l’intime de soi-même, elle interpelle aussi à l’intime des institutions que beaucoup de choses distinguent : mandats, cadres règlementaires, cultures professionnelles, priorités…Coopérer implique d’échanger sur son travail, ses référents méthodologiques, ses valeurs, ses croyances, ses habitudes professionnelles, et sur la perception de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas.

La coopération fait naître des tensions  plus ou moins aigües tant à l’interne de chaque association qu’à l’interne des Pôles: niveaux d’adhésion différents, confusions, pertes de repères, périodes de ‘gros temps’. Ces tensions nécessitent de définir, par convention, le cadre d’intervention et les conditions propices aux développements de la coopération intersectorielle.

La coopération au sein des pôles recouvre à la fois les échanges sur les réalités professionnelles de chacun, ses analyses et la spécificité de ses interventions, et les échanges à partir des situations rencontrées, notions de sévérité, de dangerosité, de sécurité.

La coopération intersectorielle recouvre aussi, plus largement, l’implication des Pôles aux instances de concertation existantes. Certaines coordinations, souvent locales, relèvent d’initiatives spontanées, d’autres comme les «  Coordinations provinciales » et les  « Plateformes d’arrondissements » sont mandatées par les pouvoirs publics et couvrent tout le territoire wallon. Autant d’espaces à investir pour mieux appréhender le caractère transversal spécifique aux violences conjugales et intrafamiliales.

Etendre le domaine de coopération 

S’appuyant sur l’intégration de leur approche commune des violences conjugales et intrafamiliales, les Pôles offrent de partager leur approche intersectorielle, de la rendre accessible, voire même inspirante pour d’autres professionnels concernés par cette problématique.

Ils se mobilisent pour informer, sensibiliser, former et superviser les professionnels intéressés.

L’information, la sensibilisation, la formation et la supervision des professionnels sont des moyens pour le transfert des connaissances, des savoirs et des expériences entre les services spécialisés et les services généralistes. Nous voulons ainsi favoriser la compréhension des mécanismes de la violence conjugale et intrafamiliale, l’évolution des pratiques (comment agir, agir seul ou en concertation…) et le soutien de l’implication personnelle (éviter l’épuisement, la fatigue de compassion).